Chapitre 4 : Gérer les espaces terrestres (9)

Comment les acteurs interagissent-ils sur les littoraux ?

B. De la saturation à la cogestion.

 

1°) La survie des acteurs traditionnels :

         La mer représente une vaste ressource halieutique. Les hommes y pratiquent la pêche artisanale (côtière ou hauturière), et la pêche industrielle, avec ses navires-usines. 90% des poissons proviennent du plateau-continental.

        Parallèlement, l’aquaculture a connu un vrai décollage. Si seulement 5% des poissons de mer proviennent de la pisciculture, la mariculture compte aussi la conchyliculture, l’algoculture, la saliculture et l’élevage des crustacés.

        Enfin, sur terre (ager), les hommes pratiquent l’agriculture, depuis la céréaliculture (ex. rizicultures dans les deltas asiatiques) jusqu'aux produits exotiques (canne à sucre guadeloupéen), en incluant les cultures maraîchères et, au sens large, l’arboriculture et sylviculture (pins maritimes des Landes).

 

2°) La concurrence des nouveaux acteurs :

        Pêcheurs, éleveurs et agriculteurs voient parfois s’implanter des industries (métallurgie, sidérurgie, verre, construction, automobile, électricité, pétrochimie, aéronautique, aérospatiale, pharmaceutique, informatique…),  avec leur cortège d’ouvriers, de cadres et de patrons.

        Par des plates-formes multimodales, ces ZIP (Singapour, Shanghai…) facilitent les importations de matières premières (hydrocarbures, charbon, minerais…), transformées sur place en produits manufacturés (valeur ajoutée), puis exportées dans le monde entier via les grandes routes maritimes.

        Certains ports accueillent même les grands navires de croisiéristes. Les touristes envahissent les plages et les zones de baignades, de surf, de jet-ski ou de plongée sous-marine. Sur terre, ils recherchent des services de qualité.

 

3°) Vers une cogestion entre ces différents acteurs:

        La demande des consommateurs est comblée par une offre qui pollue l’environnement (engrais, résidus industriels) et modifie le paysage par la bétonisation (hôtels, restaurants, bungalows, terrains de jeu, polders…).

        Des manifestations de citoyens (ex. baie du mont Saint-Michel) indiquent que la cohabitation tourne parfois au conflit entre les acteurs (ici économiques et sociaux), surtout quand l’espace devient saturé.

        Pourtant, les acteurs restent souvent complémentaires : En Guadeloupe, ils protègent les coraux (environnement) qui attirent les touristes qui consomment des produits locaux (agriculture), transformés par les IAA (sucreries) dont une partie est exportée (via Pointe-à-Pitre).

 

        Face à des littoraux saturés, la cogestion entre acteurs économiques, politiques et sociaux s’impose pour tenter d’assurer un aménagement durable…

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